Textes choisis
Véronique Tadjo – la forêt de trois-rivières
Ce ne sont pas des couleurs de chez nous
ce ciel fondant sur la face divine des lacs écartés
les rochers boursouflés la mousse douce – heureuse caressant
le vent
cachant sous nos pieds hésitants
Une autre vie possible
Éric Brognet
Zénob*
Il est dans la ville comme un cœur qui bat
Entre le fleuve et la rivière
Le bleu de l’hiver
Et ses soleils qu’on abat
Il y a dans la ville
Avec le temps qui va
Une nuit majuscule où le rêve
Ger,e sous vos pas
Roberto di Pasquale
Enfant, pendant que je dormais, un rêve
descendant sur mon oreiller,
m’invitait à naviguer sur un fleuve très large
jJusqu’au pays des arbres.
Ceux-ci me saluaient
Herménégilde Chiasson
JOUR ET NUIT
À Gaston Miron
Trois-Rivières le jour le fleuve est aussi large que la mer
il y passe des navires en route pour les astres
il s’y glisse des cargos déménageant la Terre dans l’océan
Je regarde le fleuve je revois Miron
le projet d’habiter cette terre dans toute son étendue dans son
périmètre, son trécarré, sa dérive et son altitude où est ma
terre à moi
pourquoi n’est-elle plus reconnaissable pour quels rêves
pourrions-nous encore nous jeter à la mer